Jarhead : le désert des marines

Jarhead : le désert des marines

Sous une forme cinématographique d'abord déconcertante (par la volonté de mettre en scène la durée et l'ennui, par le choix de personnages médiocres) Jarhead de Sam Mendes présente de nombreux attraits.Tout d'abord c'est un des premiers films à mettre en scène, avec un grand souci de réalisme (à la différence de la comédie satirique de David O. Russel, Les rois du Désert) l'un des épisodes-charnière de l'histoire immédiate, la première Guerre du Golfe : ses justifications (le pétrole, que l'on voit abondamment brûler après l'incendie des puits déclenché par Saddam Hussein) et sa triviale réalité. Il trouve ainsi tout à fait sa place dans le programme d'Histoire de Terminale (chapitre sur "Le nouvel ordre mondial") pour étudier le rôle de gendarme du monde que se sont assigné les Etats-Unis. On pourra aussi étudier en Français la reprise du grand thème littéraire de l'attente de l’ennemi, angoissante et absurde, et de ses conséquences psychologiques (cf Le Désert des Tartares de Buzzati et Le Rivage des Syrtes de Gracq).On trouvera une excellente analyse du film sur le site des Cafés géographiques, qui s'organise autour de la notion de désert : étude de ses réalités géographiques ("Ce désert irradié par le soleil est un reg, horizon pierreux…") et symboliques ("Le désert offre le décor d’une région vide et riche à la fois. C’est pour le désert que les marines sont là, pour en garder le contrôle. Mais la richesse est souterraine. Elle ne se voit pas, aussi bien l’eau des aquifères que les hydrocarbures qui, à la fin du film, flambent en jetant de grosses torches d’or dans un ciel noirci par la pollution."), et opposition avec la jungle vietnamienne ("Jarhead est le film de l’anti-Viêtnam. La forêt qui a tué tant de marines là-bas et qui fut attaquée par les armes chimiques est un anti-désert pas moins efficace.")Si les références à la guerre du Vietnam et aux films qu'elle a inspirés (Apocalypse Now, Full Metal Jacket, Voyage au bout de l'Enfer) sont innombrables, on renverra aussi à titre de comparaison à une autre jungle où les marines se sont enlisés : la jungle, urbaine celle-ci, de Mogadiscio dans La Chute du Faucon Noir (Black Hawk down) de Ridley Scott, qu'on peut opposer en de nombreux points à Jarhead (voir cette utilisation en Troisième).[Jarhead de Sam Mendes. 2005. Durée : 2h03. Distribution : UIP. Sortie le 11 Janvier]

Sous une forme cinématographique d'abord déconcertante (par la volonté de mettre en scène la durée et l'ennui, par le choix de personnages médiocres) Jarhead de Sam Mendes présente de nombreux attraits.Tout d'abord c'est un des premiers films à mettre en scène, avec un grand souci de réalisme (à la différence de la comédie satirique de David O. Russel, Les rois du Désert) l'un des épisodes-charnière de l'histoire immédiate, la première Guerre du Golfe : ses justifications (le pétrole, que l'on voit abondamment brûler après l'incendie des puits déclenché par Saddam Hussein) et sa triviale réalité. Il trouve ainsi tout à fait sa place dans le programme d'Histoire de Terminale (chapitre sur "Le nouvel ordre mondial") pour étudier le rôle de gendarme du monde que se sont assigné les Etats-Unis. On pourra aussi étudier en Français la reprise du grand thème littéraire de l'attente de l’ennemi, angoissante et absurde, et de ses conséquences psychologiques (cf Le Désert des Tartares de Buzzati et Le Rivage des Syrtes de Gracq).On trouvera une excellente analyse du film sur le site des Cafés géographiques, qui s'organise autour de la notion de désert : étude de ses réalités géographiques ("Ce désert irradié par le soleil est un reg, horizon pierreux…") et symboliques ("Le désert offre le décor d’une région vide et riche à la fois. C’est pour le désert que les marines sont là, pour en garder le contrôle. Mais la richesse est souterraine. Elle ne se voit pas, aussi bien l’eau des aquifères que les hydrocarbures qui, à la fin du film, flambent en jetant de grosses torches d’or dans un ciel noirci par la pollution."), et opposition avec la jungle vietnamienne ("Jarhead est le film de l’anti-Viêtnam. La forêt qui a tué tant de marines là-bas et qui fut attaquée par les armes chimiques est un anti-désert pas moins efficace.")Si les références à la guerre du Vietnam et aux films qu'elle a inspirés (Apocalypse Now, Full Metal Jacket, Voyage au bout de l'Enfer) sont innombrables, on renverra aussi à titre de comparaison à une autre jungle où les marines se sont enlisés : la jungle, urbaine celle-ci, de Mogadiscio dans La Chute du Faucon Noir (Black Hawk down) de Ridley Scott, qu'on peut opposer en de nombreux points à Jarhead (voir cette utilisation en Troisième).[Jarhead de Sam Mendes. 2005. Durée : 2h03. Distribution : UIP. Sortie le 11 Janvier]