Munich, film historique ?

Munich, film historique ?

Quoi qu’on pense d’un point de vue esthétique et/ou idéologique de Munich de Steven Spielberg, celui-ci a le mérite de poser des questions passionnantes sur les rapports entre l’histoire et la fiction ; questions certes canoniques mais qui prennent un relief particulier étant donné que les faits sont récents et surtout participent d’un conflit qui dure encore.Ainsi donc, si l’histoire sert Munich (le contexte historique nourrit le spectacle cinématographique), en quoi Munich sert l’histoire ? Steven Spielberg a-t-il un point de vue sur le conflit israélo-palestinien ou celui-ci n’est-il qu’un prétexte au divertissement (comme dans les films de James Bond ou les romans de Gérard de Villiers) ? Et de quelle nature est ce point de vue ?Pour notre part, sans prétendre répondre à ces questions, on préférera voir dans Munich une réflexion philosophique sur la justice et la vengeance, et une interrogation plus politique sur la démocratie (Pas de justice pour les ennemis de la justice ?), appliquée à une démocratie particulière, Israël (et le thème de l’agressé devenant agresseur, posé par exemple par les films d’Avi Mograbi).Pour revenir à l’histoire, si le film n’est en aucun cas un support pédagogique, on pourra répondre aux éventuelles questions des élèves, probablement démunis devant les multiples références convoquées par le film (qu’est-ce qu’un fedayin ? que signifie "septembre noir" ?). On replacera ainsi la prise d’otages sanglante de Munich dans l’histoire du conflit israélo-palestinien (par exemple en les renvoyant à ce site pédagogique France 5), mais aussi du terrorisme (en soulignant qu’il n’a pas été l’apanage des groupes palestiniens ni des islamistes, comme peut le laisser à penser la dernière image du film) et de la politisation du sport et de l’olympisme (cf les boycotts de1980 et 1984).On leur rappellera aussi qu’à l’exception du massacre de Munich lui-même (on leur fera remarquer à cet égard que le film mêle de manière presqu’imperceptible les images documentaires d’archive –le terroriste cagoulé sur la terrasse- et la recréation fictionnelle) le scénario n’est qu’une interprétation fictionnelle des faits historiques (on sait que ça s’est passé mais on ne sait pas si ça s’est passé comme ça), quand il n’écarte pas tout simplement ceux-ci (l’assassinat par erreur d’un garçon de café en Norvège, confondu avec un des membres de Septembre noir).Pour prolonger le débat on renverra à ce blog : septembre.noir dont le titre provocateur (et sans doute destiné à brouiller les pistes) a tout l’air de dissimuler une (intelligente) opération de promotion. Il a en tout cas le mérite de rassembler de nombreuses pièces du dossier, à même de nourrir le débat, notamment les articles de la presse française et anglosaxonne, y compris les plus virulents à l'égard du film de Spielberg.

Quoi qu’on pense d’un point de vue esthétique et/ou idéologique de Munich de Steven Spielberg, celui-ci a le mérite de poser des questions passionnantes sur les rapports entre l’histoire et la fiction ; questions certes canoniques mais qui prennent un relief particulier étant donné que les faits sont récents et surtout participent d’un conflit qui dure encore.Ainsi donc, si l’histoire sert Munich (le contexte historique nourrit le spectacle cinématographique), en quoi Munich sert l’histoire ? Steven Spielberg a-t-il un point de vue sur le conflit israélo-palestinien ou celui-ci n’est-il qu’un prétexte au divertissement (comme dans les films de James Bond ou les romans de Gérard de Villiers) ? Et de quelle nature est ce point de vue ?Pour notre part, sans prétendre répondre à ces questions, on préférera voir dans Munich une réflexion philosophique sur la justice et la vengeance, et une interrogation plus politique sur la démocratie (Pas de justice pour les ennemis de la justice ?), appliquée à une démocratie particulière, Israël (et le thème de l’agressé devenant agresseur, posé par exemple par les films d’Avi Mograbi).Pour revenir à l’histoire, si le film n’est en aucun cas un support pédagogique, on pourra répondre aux éventuelles questions des élèves, probablement démunis devant les multiples références convoquées par le film (qu’est-ce qu’un fedayin ? que signifie "septembre noir" ?). On replacera ainsi la prise d’otages sanglante de Munich dans l’histoire du conflit israélo-palestinien (par exemple en les renvoyant à ce site pédagogique France 5), mais aussi du terrorisme (en soulignant qu’il n’a pas été l’apanage des groupes palestiniens ni des islamistes, comme peut le laisser à penser la dernière image du film) et de la politisation du sport et de l’olympisme (cf les boycotts de1980 et 1984).On leur rappellera aussi qu’à l’exception du massacre de Munich lui-même (on leur fera remarquer à cet égard que le film mêle de manière presqu’imperceptible les images documentaires d’archive –le terroriste cagoulé sur la terrasse- et la recréation fictionnelle) le scénario n’est qu’une interprétation fictionnelle des faits historiques (on sait que ça s’est passé mais on ne sait pas si ça s’est passé comme ça), quand il n’écarte pas tout simplement ceux-ci (l’assassinat par erreur d’un garçon de café en Norvège, confondu avec un des membres de Septembre noir).Pour prolonger le débat on renverra à ce blog : septembre.noir dont le titre provocateur (et sans doute destiné à brouiller les pistes) a tout l’air de dissimuler une (intelligente) opération de promotion. Il a en tout cas le mérite de rassembler de nombreuses pièces du dossier, à même de nourrir le débat, notamment les articles de la presse française et anglosaxonne, y compris les plus virulents à l'égard du film de Spielberg.