Adoration : en avant jeunesse

Adoration : en avant jeunesse

Adoration met certes en scène une nouvelle histoire de famille au programme de la Sélection Officielle, mais le drame intime qui touche Simon, un jeune adolescent élevé par son oncle depuis la mort mystérieuse de ses parents, sert de fondement à une subtile réflexion sur l’Histoire et ses traumatismes, dont le dernier en date s’est produit le 11 septembre 2001. En montrant la quête de sens et de filiation de Simon, Atom Egoyan prend le parti de la jeunesse, et lui accorde sa confiance pour construire l’avenir à partir du passé.Devant ses camarades, Simon lit son devoir relatant la trahison d’un père terroriste, qui aurait envoyé sa jeune compagne enceinte (et violoniste de talent) à destination de Bethléem, avec une bombe dans ses bagages. Reprenant à son compte le "je" narratif, Simon sidère sa classe et son enseignante à tel point que cette histoire, qu’ils vont prendre pour la sienne, rencontrera un écho sans égal sur Internet, déchaînant des débats sans fin. Si l’histoire est fictive, elle n’est pas pour autant fausse comme le révélera la suite : le père de Simon, luthier d’origine libanaise, a été chassé par son beau-père qui l'a traité de "terroriste". Le film montre que l’éducation inculquée par les adultes, un grand-père intolérant et raciste, un oncle élevé dans la colère contre ce dernier, une enseignante qui joue avec le feu, peut conduire à des désastres, que Simon sait éviter à travers un cheminement personnel.Par sa densité et à travers un scénario habile, le film ménage un suspens qui tisse au final un dialogue entre les cultures, et par-delà, entre les hommes, comme ces rencontres improbables entre l’oncle et une mystérieuse femme voilée.Le titre renvoie d’ailleurs à la scène dans laquelle Simon fait brûler les panneaux peints par son père représentant les protagonistes de la nativité ainsi que le portable avec lequel il a enregistré l’ultime cri de haine de son grand-père maternel : point d’autodafé ici, mais plutôt le bûcher d’un phénix qui saura renaître de ses cendres.

Adoration d’Atom Egoyan, 100 mn, CanadaSélection Officielle, En compétition

Adoration met certes en scène une nouvelle histoire de famille au programme de la Sélection Officielle, mais le drame intime qui touche Simon, un jeune adolescent élevé par son oncle depuis la mort mystérieuse de ses parents, sert de fondement à une subtile réflexion sur l’Histoire et ses traumatismes, dont le dernier en date s’est produit le 11 septembre 2001. En montrant la quête de sens et de filiation de Simon, Atom Egoyan prend le parti de la jeunesse, et lui accorde sa confiance pour construire l’avenir à partir du passé.Devant ses camarades, Simon lit son devoir relatant la trahison d’un père terroriste, qui aurait envoyé sa jeune compagne enceinte (et violoniste de talent) à destination de Bethléem, avec une bombe dans ses bagages. Reprenant à son compte le "je" narratif, Simon sidère sa classe et son enseignante à tel point que cette histoire, qu’ils vont prendre pour la sienne, rencontrera un écho sans égal sur Internet, déchaînant des débats sans fin. Si l’histoire est fictive, elle n’est pas pour autant fausse comme le révélera la suite : le père de Simon, luthier d’origine libanaise, a été chassé par son beau-père qui l'a traité de "terroriste". Le film montre que l’éducation inculquée par les adultes, un grand-père intolérant et raciste, un oncle élevé dans la colère contre ce dernier, une enseignante qui joue avec le feu, peut conduire à des désastres, que Simon sait éviter à travers un cheminement personnel.Par sa densité et à travers un scénario habile, le film ménage un suspens qui tisse au final un dialogue entre les cultures, et par-delà, entre les hommes, comme ces rencontres improbables entre l’oncle et une mystérieuse femme voilée.Le titre renvoie d’ailleurs à la scène dans laquelle Simon fait brûler les panneaux peints par son père représentant les protagonistes de la nativité ainsi que le portable avec lequel il a enregistré l’ultime cri de haine de son grand-père maternel : point d’autodafé ici, mais plutôt le bûcher d’un phénix qui saura renaître de ses cendres.

Adoration d’Atom Egoyan, 100 mn, CanadaSélection Officielle, En compétition