Afterschool

C’était l’une des ouvertures les plus saisissantes du dernier Festival de Cannes (Un Certain Regard) : un montage de courtes séquences glanées sur internet faisait passer l’assistance de l’hilarité (les facéties d’un bébé joufflu) au malaise (le prélude d’une scène pornographique) puis à l’horreur (la pendaison de Saddam Hussein, entre autres).  Par ces quelques extraits et le contrechamp qui suivait (l’adolescent apathique qui devant son écran « consomme » ces petits films), Afterschool illustrait brillamment le rapport compulsif de la « génération internet » aux images… Entièrement situé dans un internat chic de la côte Est, le film d’Antonio Campos (à peine plus jeune que ses comédiens) décrit le désarroi de la jeunesse dorée américaine, qui étouffe dans son cocon de luxe. Après cette brillante entrée en matière, Afterschool ne tient hélas pas toutes ses promesses, la faute sans doute à une ambition trop démesurée pour un si jeune auteur. Mêlant à sa sauce Michael Haneke (Benny’s vidéo) un soupçon de Gus Van Sant (Elephant) et une grosse louche de Sofia Coppola (Virgin Suicides, les sœurs Lisbon étant remplacées par les Talbert), le film ressemble finalement à un patchwork d’influences insuffisamment digérées. Il n’y a que dans le dernier quart d’heure qu’il retrouve sa force initiale, quand éclate l’hypocrisie des adultes face au drame vécu par la communauté (deux sœurs se sont suicidées devant l’objectif de notre héros vidéaste)…Le caractère scabreux des situations et des images rend le visionnage d’Afterschool très problématique dans un cadre scolaire… Mais le film a le grand intérêt de toucher à des questions qui agitent ou agiteront la plupart des adolescents et donc ceux qui ont pour tâche de les éduquer… et d'y apporter une réponse intelligente et optimiste : c'est en se réappropriant les images (par la mise en scène et le montage) que Robert sortira de la sidération et deviendra adulte…

[Afterschool d'Antonio Campos. 2008. Durée : 1 h 46. Distribution : CTV. Sortie le 1 octobre 2008] 

C’était l’une des ouvertures les plus saisissantes du dernier Festival de Cannes (Un Certain Regard) : un montage de courtes séquences glanées sur internet faisait passer l’assistance de l’hilarité (les facéties d’un bébé joufflu) au malaise (le prélude d’une scène pornographique) puis à l’horreur (la pendaison de Saddam Hussein, entre autres).  Par ces quelques extraits et le contrechamp qui suivait (l’adolescent apathique qui devant son écran « consomme » ces petits films), Afterschool illustrait brillamment le rapport compulsif de la « génération internet » aux images… Entièrement situé dans un internat chic de la côte Est, le film d’Antonio Campos (à peine plus jeune que ses comédiens) décrit le désarroi de la jeunesse dorée américaine, qui étouffe dans son cocon de luxe. Après cette brillante entrée en matière, Afterschool ne tient hélas pas toutes ses promesses, la faute sans doute à une ambition trop démesurée pour un si jeune auteur. Mêlant à sa sauce Michael Haneke (Benny’s vidéo) un soupçon de Gus Van Sant (Elephant) et une grosse louche de Sofia Coppola (Virgin Suicides, les sœurs Lisbon étant remplacées par les Talbert), le film ressemble finalement à un patchwork d’influences insuffisamment digérées. Il n’y a que dans le dernier quart d’heure qu’il retrouve sa force initiale, quand éclate l’hypocrisie des adultes face au drame vécu par la communauté (deux sœurs se sont suicidées devant l’objectif de notre héros vidéaste)…Le caractère scabreux des situations et des images rend le visionnage d’Afterschool très problématique dans un cadre scolaire… Mais le film a le grand intérêt de toucher à des questions qui agitent ou agiteront la plupart des adolescents et donc ceux qui ont pour tâche de les éduquer… et d'y apporter une réponse intelligente et optimiste : c'est en se réappropriant les images (par la mise en scène et le montage) que Robert sortira de la sidération et deviendra adulte…

[Afterschool d'Antonio Campos. 2008. Durée : 1 h 46. Distribution : CTV. Sortie le 1 octobre 2008]