Congo River : film fleuve

Congo River : film fleuve

Film sur un fleuve (le deuxième du monde en terme de débit et de bassin versant), Congo River est aussi un film-fleuve : on se laisse entraîner par le flot puissant de son récit, mais on se perd parfois dans ses méandres. Soucieux sans doute, après plusieurs films sur le Congo (dont le saisissant Mobutu roi du Zaïre, 1999) de réaliser une œuvre-somme, Thierry Michel a voulu doubler son périple sur le fleuve d’un voyage dans le temps. On croise ainsi, parfois le temps d’un plan, les fantômes de Stanley (via son interprétation par Spencer Tracy dans un film d’Henry King) et Livingstone, du souverain Léopold II, de Lumumba et Mobutu…Les qualités de Congo River ne sont pas vraiment pédagogiques : le montage privilégie l’itinéraire personnel et initiatique (le film se place sous les auspices du roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres) au détriment des logiques géographique et temporelle. On a donc parfois du mal à s’y retrouver. Mais le film vaut par ses images superbes et souvent terribles (même si le cinéaste s’attache à délivrer un message de vitalité et d’espoir), qui concourent à dresser un panorama foisonnant d’un géant africain à l’aube du Xxème siècle. On pourra trouver des clés dans le très utile site du film, qui donne des éléments géographiques (les étapes les plus significatives sont notamment replacées sur le tracé du fleuve) et historiques sur la République Démocratique du Congo, et fait l’inventaire des pistes pédagogiques évoquées par le film.Le site belge, lui, accumule une foule d’informations sur le tournage, les intentions de Thierry Michel, et les réactions que Congo River a provoquées dans l’ex-colonie et l’ex-métropole. Où l’on saisit que le débat sur le "rôle positif de la colonisation" se mène de manière très différente outre-Quiévrain…Signalons que toute une série de débats à été prévue à Paris pour accompagner le film, avec des ONG et associations humanitaires (le 5 avril avec la FIDH, le 12 avril avec SOS Enfants, le 18 avril avec Reporters sans frontières, le 20 avril avec Emmaüs Liberté, le 25 avril avec le Comité International de la Croix Rouge et Rony Brauman) ainsi qu'avec les Cafés Géographiques (voir leur compte-rendu du film) le vendredi 7 avril (tous les débats au cinéma l'Espace Saint Michel). Les Cafés Géographiques et d'autres associations de géographes parrainent également des débats à Marseille (le 12 avril avec La Durance), Toulouse (le 13 avril), Strasbourg (le 5 mai), etc (le reste des dates sur le site du film).[Congo River de Thierry Michel. 2006. Durée : 1 h 56. Distribution : Pierre Grise Distribution. Sortie le 5 avril 2006]

Film sur un fleuve (le deuxième du monde en terme de débit et de bassin versant), Congo River est aussi un film-fleuve : on se laisse entraîner par le flot puissant de son récit, mais on se perd parfois dans ses méandres. Soucieux sans doute, après plusieurs films sur le Congo (dont le saisissant Mobutu roi du Zaïre, 1999) de réaliser une œuvre-somme, Thierry Michel a voulu doubler son périple sur le fleuve d’un voyage dans le temps. On croise ainsi, parfois le temps d’un plan, les fantômes de Stanley (via son interprétation par Spencer Tracy dans un film d’Henry King) et Livingstone, du souverain Léopold II, de Lumumba et Mobutu…Les qualités de Congo River ne sont pas vraiment pédagogiques : le montage privilégie l’itinéraire personnel et initiatique (le film se place sous les auspices du roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres) au détriment des logiques géographique et temporelle. On a donc parfois du mal à s’y retrouver. Mais le film vaut par ses images superbes et souvent terribles (même si le cinéaste s’attache à délivrer un message de vitalité et d’espoir), qui concourent à dresser un panorama foisonnant d’un géant africain à l’aube du Xxème siècle. On pourra trouver des clés dans le très utile site du film, qui donne des éléments géographiques (les étapes les plus significatives sont notamment replacées sur le tracé du fleuve) et historiques sur la République Démocratique du Congo, et fait l’inventaire des pistes pédagogiques évoquées par le film.Le site belge, lui, accumule une foule d’informations sur le tournage, les intentions de Thierry Michel, et les réactions que Congo River a provoquées dans l’ex-colonie et l’ex-métropole. Où l’on saisit que le débat sur le "rôle positif de la colonisation" se mène de manière très différente outre-Quiévrain…Signalons que toute une série de débats à été prévue à Paris pour accompagner le film, avec des ONG et associations humanitaires (le 5 avril avec la FIDH, le 12 avril avec SOS Enfants, le 18 avril avec Reporters sans frontières, le 20 avril avec Emmaüs Liberté, le 25 avril avec le Comité International de la Croix Rouge et Rony Brauman) ainsi qu'avec les Cafés Géographiques (voir leur compte-rendu du film) le vendredi 7 avril (tous les débats au cinéma l'Espace Saint Michel). Les Cafés Géographiques et d'autres associations de géographes parrainent également des débats à Marseille (le 12 avril avec La Durance), Toulouse (le 13 avril), Strasbourg (le 5 mai), etc (le reste des dates sur le site du film).[Congo River de Thierry Michel. 2006. Durée : 1 h 56. Distribution : Pierre Grise Distribution. Sortie le 5 avril 2006]