Quelle introduction à la mondialisation en Terminale et en Troisième ? se demandait-on récemment sur la liste H-Français. Privilégiant les études de cas, la synthèse tient du catalogue à la Prévert : au gré des articles, sites internet ou reportages cités on pourra étudier le parcours international, au choix, d'un jean, d'un pot de yaourt ou d'un baril de pétrole…Profitant de la sortie en DVD du film de Jonathan Nossiter (version cinéma et en version "série" de 10 x 1 h), Jean-Pierre Meyniac et Vincent Bocquet proposent eux d'étudier le phénomène à travers la vision frappante qu'en donne Mondovino, du moins certains extraits (luxe que permet le DVD). Comment une même mono-culture peut-elle générer des paysages si différents (vignobles bourguignon, languedocien, californien) ? Qu'est-ce qu'un flying winemaker ? Qu'y-a-t-il de commun entre un petit producteur bourguignon, un grand propriétaire et une multinationale du vin comme Mondavi ?On pourra compléter cette approche par cette étude qui se penche sur les partis pris de mise en scène de Nossiter, et notamment sur le traitement cinématographique qu'il inflige à certains de ses personnages (ainsi Patrick Léon, winemaker du Mouton Rotschild, filmé flou en très gros plan tandis qu'en arrière-plan un employé manque de tomber de son échelle) ; des portraits-charge que Nicolas Bauche et Gilles Fumey comparent aux Caractères de La Bruyère, livrant sur le site des Cafés Géographiques un avis plutôt sévère sur les thèses du film : "Sur le fond de l’argumentation, Mondovino est un film décevant : en opposant les bons et les méchants, on ne sort pas de la caricature. Certes, il se créé un goût "mondial" du vin, mais est-ce embêtant ? S’est-on demandé s’il s’était créé au 18e siècle un goût "mondial" du café, ce qui deux siècles plus tard, n’a pas de sens, car cette boisson est consommée différemment selon les cultures : long dans les pays du Nord, il est "serré" dans les pays de la Méditerranée pourtant envahis par des touristes dont l’usage de la machine à café multiplie les types de prise. Pour le vin, il semble bien qu’on s’achemine vers un goût du vin qui corresponde aux palais plus sucrés des jeunes générations mais sans pour autant compromettre le talent ni la volonté de faire, en dehors du commerce de masse, du vin qui étonne, qui surprenne et qui enchante."