De la salle à la classe : Le scaphandre et le papillon
Non, ce n’est pas Simone de Beauvoir, même si l’éditrice de Jean-Dominique Bauby est jouée par la même Anne Alvaro, ni Jean-Paul Sartre, même si la paralysie du narrateur interprété par Mathieu Amalric peut évoquer le visage tordu du philosophe qu’incarnait Denis Podalydès : passé ces moments de confusion due au visionnage un peu plus tôt dans l’année d’un téléfilm consacré à l’auteur de La Nausée, la discussion s’engage avec les élèves de Terminale littéraire du lycée Eugène Ionesco d’Issy les Moulineaux, réunis sur la base du volontariat pour la projection du film Le Scaphandre et le papillon, adapté par Julian Schnabel du livre de Jean-Dominique Bauby. Si ce sont les partis pris de mise en scène (notamment cette première partie en "caméra subjective") qui interpellent et partagent tout d’abord le groupe, les échanges s’affinent rapidement autour du riche réseau d’images et de métaphores que tisse le film, et s’élargissent à une réflexion sur la maladie : la présence centrale, relativement rare au cinéma (on peut faire écho à la réflexion menée sur ce site autour du film Le temps qui reste), de la figure du malade, l’évocation sans tabou de ses souffrances mais aussi de sa vitalité et de son désir, etc… Au bout du compte, si Le Scaphandre et le papillon reste avant tout un film "dur" selon la conclusion des élèves, il réussit à dépasser la facilité de faire de ce récit une expérience de seule compassion.
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