Food, Inc. : dessous de l’agro-business américain

Food, Inc. : dessous de l’agro-business américain

L’agriculture représente 13 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que les transports. Ce chiffre, qui sera sans doute rappelé à l’occasion de la quinzième Conférence des Nations unies sur le climat à Copenhague (7 au 18 décembre 2009), suffit à prouver l’impact environnemental de nos modes de consommation. Véritable radiographie de la filière agroalimentaire aux Etats-Unis, le documentaire Food, Inc. de Robert Kenner ne s’arrête pas à cette dimension environnementale. Il montre les conséquences, innombrables et insoupçonnées, d’une course au productivisme qui s’est emballée lors des cinquante dernières, avec le soutien des gouvernements américains successifs : conséquences environnementales donc, mais également sanitaires (intoxications, recrudescence de l’obésité), sociales (pression sur les salaires, dégradation des conditions de travail), voire politiques (la puissance des lobbys de l’agro-industrie) et géopolitiques (exportations massives de produits subventionnés qui destabilisent les agricultures des pays émergents). Partant des rayons plaisamment bariolés d’un supermarché, Robert Kenner remonte toute la filière de l’agro-industrie, en s’appuyant sur les récentes enquêtes de Robert Schlosser (Fast food nation, adapté au cinéma sous forme de fiction) et Michael Pollan (The omnivore’s dilemma, best-seller aux Etats-Unis, pas encore traduit en France), tous les deux interrogés dans le documentaires. On découvre ainsi les réalités souvent peu ragoûtantes qui se cachent derrière les emballages clinquants et les publicités rassurantes : conditions « d’élevage » des bovins ou des volailles, usines de transformation gigantesques, uniformisation de la nourriture industrielle, absence de traçabilité… Mais ce qui frappe peut-être le plus, c’est l’agressivité des quelques géants (le marché se répartit entre quatre ou cinq firmes) de l’agro-industrie pour prévenir tout durcissement de la législation, empêcher l’information des consommateurs, ou faire pression sur leurs "fournisseurs", agriculteurs réduits au rang d'exécutants. Documentaire militant (le film rappelle au consommateur son pouvoir, et se termine par une série de recommandations pratiques), Food, Inc. n’oublie pas d’être pédagogique. On apprécie ainsi beaucoup le découpage en chapitres, et les nombreuses infographies qui donnent corps à des notions économiques parfois abstraites. Si le film s'intéresse exclusivement à l'exemple américain, il est possible de le compléter par un travail de recherche sur la situation européenne. Food, Inc. entre dans le cadre du programme de Géographie de Seconde (Chapitre « Nourrir les hommes »), à l’instar de We Feed the world d’Erwin Wagenhoffer, voire de celui de SVT de Première L. Mais c’est toutefois en Sciences Economiques et Sociales qu’il sera le plus utile, à quasiment tous les niveaux du lycée : en Seconde il peut servir pour introduire le programme (puisqu’il  permet de montrer, à travers l’exemple de l’alimentation, la complémentarité des approches économiques, sociales et politiques) ou pour illustrer la partie 5 ("La consommation : une activité économique, sociale et culturelle et plus particulièrement dans la sous partie portant sur la consommation et les modes de vie"). En Première ES il pourra illuster le chapitre sur "L’entreprise et les marchés". Enfin en Terminale ES il peut être utilisé de manière transversale, accompagnant de nombreuses parties du programme. Le film fait l’objet d’un dossier pédagogique édité par Zérodeconduite.net comportant de nombreuses activités en classe. [Food, Inc. de Robert Kenner. 2007. Durée : . Distribution : CTV International. Sortie 2 le décembre 2009] D’autres films sur Zérodeconduite.net : We Feed the World (2007 Notre pain quotidien (2007)

L’agriculture représente 13 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que les transports. Ce chiffre, qui sera sans doute rappelé à l’occasion de la quinzième Conférence des Nations unies sur le climat à Copenhague (7 au 18 décembre 2009), suffit à prouver l’impact environnemental de nos modes de consommation. Véritable radiographie de la filière agroalimentaire aux Etats-Unis, le documentaire Food, Inc. de Robert Kenner ne s’arrête pas à cette dimension environnementale. Il montre les conséquences, innombrables et insoupçonnées, d’une course au productivisme qui s’est emballée lors des cinquante dernières, avec le soutien des gouvernements américains successifs : conséquences environnementales donc, mais également sanitaires (intoxications, recrudescence de l’obésité), sociales (pression sur les salaires, dégradation des conditions de travail), voire politiques (la puissance des lobbys de l’agro-industrie) et géopolitiques (exportations massives de produits subventionnés qui destabilisent les agricultures des pays émergents). Partant des rayons plaisamment bariolés d’un supermarché, Robert Kenner remonte toute la filière de l’agro-industrie, en s’appuyant sur les récentes enquêtes de Robert Schlosser (Fast food nation, adapté au cinéma sous forme de fiction) et Michael Pollan (The omnivore’s dilemma, best-seller aux Etats-Unis, pas encore traduit en France), tous les deux interrogés dans le documentaires. On découvre ainsi les réalités souvent peu ragoûtantes qui se cachent derrière les emballages clinquants et les publicités rassurantes : conditions « d’élevage » des bovins ou des volailles, usines de transformation gigantesques, uniformisation de la nourriture industrielle, absence de traçabilité… Mais ce qui frappe peut-être le plus, c’est l’agressivité des quelques géants (le marché se répartit entre quatre ou cinq firmes) de l’agro-industrie pour prévenir tout durcissement de la législation, empêcher l’information des consommateurs, ou faire pression sur leurs "fournisseurs", agriculteurs réduits au rang d'exécutants. Documentaire militant (le film rappelle au consommateur son pouvoir, et se termine par une série de recommandations pratiques), Food, Inc. n’oublie pas d’être pédagogique. On apprécie ainsi beaucoup le découpage en chapitres, et les nombreuses infographies qui donnent corps à des notions économiques parfois abstraites. Si le film s'intéresse exclusivement à l'exemple américain, il est possible de le compléter par un travail de recherche sur la situation européenne. Food, Inc. entre dans le cadre du programme de Géographie de Seconde (Chapitre « Nourrir les hommes »), à l’instar de We Feed the world d’Erwin Wagenhoffer, voire de celui de SVT de Première L. Mais c’est toutefois en Sciences Economiques et Sociales qu’il sera le plus utile, à quasiment tous les niveaux du lycée : en Seconde il peut servir pour introduire le programme (puisqu’il  permet de montrer, à travers l’exemple de l’alimentation, la complémentarité des approches économiques, sociales et politiques) ou pour illustrer la partie 5 ("La consommation : une activité économique, sociale et culturelle et plus particulièrement dans la sous partie portant sur la consommation et les modes de vie"). En Première ES il pourra illuster le chapitre sur "L’entreprise et les marchés". Enfin en Terminale ES il peut être utilisé de manière transversale, accompagnant de nombreuses parties du programme. Le film fait l’objet d’un dossier pédagogique édité par Zérodeconduite.net comportant de nombreuses activités en classe. [Food, Inc. de Robert Kenner. 2007. Durée : . Distribution : CTV International. Sortie 2 le décembre 2009] D’autres films sur Zérodeconduite.net : We Feed the World (2007 Notre pain quotidien (2007)