GAL : la sale guerre contre l'ETA

GAL : la sale guerre contre l'ETA

Dans les années 80, l’Espagne de Felipe Gonzalez cherche désespérement à lutter contre la violence d’ETA, qui depuis la fin des années 70 ensanglante le pays (118 morts pour la seule année 1980). Sans doute suscitée et à tout le moins soutenue par le gouvernement, une milice paramilitaire appelée GAL (pour Groupe Antiterroriste de Libération) entreprend de rendre coup pour coup au terrorisme basque, au prix de terribles bavures et d'un scandale retentissant.Deuxième incursion du réalisateur sur le sujet de la lutte anti-ETA, GAL de Miguel Courtois s’inscrit sans ambiguïté dans la lignée des films enquête comme Les Hommes du président ou Révélations (d’ailleurs explicitement cités sur l’affiche) ou les œuvres que signait Costa Gavras dans les années 70.On en retrouve la plupart des ingrédients : l’opposition un peu schématique entre le bien (journalistes de terrain intègres et opiniâtres, juges inflexibles) et le mal (barbouzes sans foi ni loi, politiques corrompus, patrons de presse aux ordres) ; une progression dramatique calquée sur l’avancement de l’enquête avec ses révélations, ses blocages, ses impasses ; l’alternance entre scènes d’action et scènes plus psychologiques (ici l’esquisse d’une romance entre les deux journalistes)…Avouons d'emblée que l’on ne boude pas son plaisir : le duo franco-espagnol de héros (José Garcia dans la langue de Cervantes et Natalia Verbeke) est convaincant, et la mise en scène de Miguel Courtois (qui bénéficie de moyens importants) d’une grande efficacité.Mais la difficulté à laquelle se heurte le film est de résumer en une heure quarante une vaste enquête (journalistique et judiciaire) qui s’est étalée sur plus de dix ans et un scandale d’état aux ramifications aussi scabreuses que complexes : difficile pour un public non-hispanique (on a peu parlé de l’affaire en France, alors que les GAL ont bénéficié de complicités de ce côté-ci de la frontière) de saisir pendant le film toutes les subtilités de l’affaire, les qualités des personnages impliqués et la gravité des soupçons qui ont pesé jusqu’au plus haut de l’état espagnol.Le film a en tout cas l'ntérêt de nous montrer l’Espagne comme on n’a pas l’habitude de la voir au cinéma : forêts battues par la pluie, bords de mer inhospitaliers, glauques ambiances urbaines… Il permet aussi de mener une réflexion ô combien actuelle sur les moyens que nos démocraties ont de se défendre contre le terrorisme, et les limites qu’elles décident (ou pas) de s’imposer.Les enseignants d’Espagnol peuvent se référer à notre site pédagogique, qui leur propose un dossier d’accompagnement très complet et le supplément V.O. Scope édité par Vocable.

[GAL de Miguel Courtois. 2006. Durée : 1 h 45. Distribution : Europacorp. Sortie le 7 mai]

Le site pédagogique :Dossier d'accompagnementV.O. Scope

Le site du film

Les Extraits sur Curiosphere.tv

 

 

Dans les années 80, l’Espagne de Felipe Gonzalez cherche désespérement à lutter contre la violence d’ETA, qui depuis la fin des années 70 ensanglante le pays (118 morts pour la seule année 1980). Sans doute suscitée et à tout le moins soutenue par le gouvernement, une milice paramilitaire appelée GAL (pour Groupe Antiterroriste de Libération) entreprend de rendre coup pour coup au terrorisme basque, au prix de terribles bavures et d'un scandale retentissant.Deuxième incursion du réalisateur sur le sujet de la lutte anti-ETA, GAL de Miguel Courtois s’inscrit sans ambiguïté dans la lignée des films enquête comme Les Hommes du président ou Révélations (d’ailleurs explicitement cités sur l’affiche) ou les œuvres que signait Costa Gavras dans les années 70.On en retrouve la plupart des ingrédients : l’opposition un peu schématique entre le bien (journalistes de terrain intègres et opiniâtres, juges inflexibles) et le mal (barbouzes sans foi ni loi, politiques corrompus, patrons de presse aux ordres) ; une progression dramatique calquée sur l’avancement de l’enquête avec ses révélations, ses blocages, ses impasses ; l’alternance entre scènes d’action et scènes plus psychologiques (ici l’esquisse d’une romance entre les deux journalistes)…Avouons d'emblée que l’on ne boude pas son plaisir : le duo franco-espagnol de héros (José Garcia dans la langue de Cervantes et Natalia Verbeke) est convaincant, et la mise en scène de Miguel Courtois (qui bénéficie de moyens importants) d’une grande efficacité.Mais la difficulté à laquelle se heurte le film est de résumer en une heure quarante une vaste enquête (journalistique et judiciaire) qui s’est étalée sur plus de dix ans et un scandale d’état aux ramifications aussi scabreuses que complexes : difficile pour un public non-hispanique (on a peu parlé de l’affaire en France, alors que les GAL ont bénéficié de complicités de ce côté-ci de la frontière) de saisir pendant le film toutes les subtilités de l’affaire, les qualités des personnages impliqués et la gravité des soupçons qui ont pesé jusqu’au plus haut de l’état espagnol.Le film a en tout cas l'ntérêt de nous montrer l’Espagne comme on n’a pas l’habitude de la voir au cinéma : forêts battues par la pluie, bords de mer inhospitaliers, glauques ambiances urbaines… Il permet aussi de mener une réflexion ô combien actuelle sur les moyens que nos démocraties ont de se défendre contre le terrorisme, et les limites qu’elles décident (ou pas) de s’imposer.Les enseignants d’Espagnol peuvent se référer à notre site pédagogique, qui leur propose un dossier d’accompagnement très complet et le supplément V.O. Scope édité par Vocable.

[GAL de Miguel Courtois. 2006. Durée : 1 h 45. Distribution : Europacorp. Sortie le 7 mai]

Le site pédagogique :Dossier d'accompagnementV.O. Scope

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