Miracle à Sant'Anna : les Indigènes de Spike Lee

Miracle à Sant'Anna : les Indigènes de Spike Lee

L'histoire n'est certes pas tout à fait la même mais les coincidences (jusqu'à la photo ci-contre, une des premières dévoilées sur le film) sont nombreuses : l'argument de Miracle à Sant'Anna, le nouveau film de Spike Lee (dont la sortie en France est prévue pour le 22 octobre prochain) rappelle furieusement celui d'Indigènes de Rachid Bouchareb. Tiré d'un roman de James Mac Bride, le film raconte l'histoire d'"une escouade exclusivement composée de soldats noirs américains (…) encerclée dans un village italien." Il a pour but avoué de réhabiliter la mémoire des soldats noirs américains morts au front pendant la Seconde Guerre Mondiale, et généralement oubliés par les représentations cinématographiques du conflit.Il est difficile d'en savoir plus pour l'instant. C'est la première fois que Spike Lee s'attaque à un genre aussi codé que le film de guerre. En revanche sa carrière est marquée par une réflexion radicale sur la "question noire" aux Etats-Unis et ses représentations. Elle a pris des formes aussi différentes que le biopic (Malcolm X), la satire (Bamboozled, sorti en France sous le titre The Very Black Show) ou le documentaire engagé (When the Levees Broke, A Requiem in four acts sur les ravages du cyclone Katrina à la Nouvelle Orléans… et le peu d'empressement des autorités à secourir sa population, noire et pauvre). Fidèle à son sens de la provocation (et du marketing), Spike Lee n'a pas hésité s'attaquer à l'icône américaine Clint Eastwood (présent au dernier festival de Cannes pour l'Echange), et au diptyque Mémoire de nos pères/Lettres d'Iwo Jima, qui ne mettait pas en scène un seul soldat noir (alors qu'ils participèrent à la bataille). L'ex-inspecteur Harry n'étant pas homme à se laisser faire, le débat s'est envenimé, chaque réalisateur accusant l'autre de falsifier l'histoire, comme le raconte cette dépêche Afp.Mais le film de Spike Lee a entre temps été rattrapé par une autre polémique, venue d'Italie cette fois : le film décrirait le massacre de Santa Anna (qui fit 560 victimes, dont une centaine d'enfants) comme un acte de représailles contre des faits de résistance, alors que les historiens ont démontré depuis que l'attaque nazie était aussi gratuite que préméditée (voir cet article —en anglais— de The Independent).

 

L'histoire n'est certes pas tout à fait la même mais les coincidences (jusqu'à la photo ci-contre, une des premières dévoilées sur le film) sont nombreuses : l'argument de Miracle à Sant'Anna, le nouveau film de Spike Lee (dont la sortie en France est prévue pour le 22 octobre prochain) rappelle furieusement celui d'Indigènes de Rachid Bouchareb. Tiré d'un roman de James Mac Bride, le film raconte l'histoire d'"une escouade exclusivement composée de soldats noirs américains (…) encerclée dans un village italien." Il a pour but avoué de réhabiliter la mémoire des soldats noirs américains morts au front pendant la Seconde Guerre Mondiale, et généralement oubliés par les représentations cinématographiques du conflit.Il est difficile d'en savoir plus pour l'instant. C'est la première fois que Spike Lee s'attaque à un genre aussi codé que le film de guerre. En revanche sa carrière est marquée par une réflexion radicale sur la "question noire" aux Etats-Unis et ses représentations. Elle a pris des formes aussi différentes que le biopic (Malcolm X), la satire (Bamboozled, sorti en France sous le titre The Very Black Show) ou le documentaire engagé (When the Levees Broke, A Requiem in four acts sur les ravages du cyclone Katrina à la Nouvelle Orléans… et le peu d'empressement des autorités à secourir sa population, noire et pauvre). Fidèle à son sens de la provocation (et du marketing), Spike Lee n'a pas hésité s'attaquer à l'icône américaine Clint Eastwood (présent au dernier festival de Cannes pour l'Echange), et au diptyque Mémoire de nos pères/Lettres d'Iwo Jima, qui ne mettait pas en scène un seul soldat noir (alors qu'ils participèrent à la bataille). L'ex-inspecteur Harry n'étant pas homme à se laisser faire, le débat s'est envenimé, chaque réalisateur accusant l'autre de falsifier l'histoire, comme le raconte cette dépêche Afp.Mais le film de Spike Lee a entre temps été rattrapé par une autre polémique, venue d'Italie cette fois : le film décrirait le massacre de Santa Anna (qui fit 560 victimes, dont une centaine d'enfants) comme un acte de représailles contre des faits de résistance, alors que les historiens ont démontré depuis que l'attaque nazie était aussi gratuite que préméditée (voir cet article —en anglais— de The Independent).