Les Fils de l'homme : De la salle à la classe

Les Fils de l'homme : De la salle à la classe

Zéro de conduite.net inaugure une nouvelle rubrique : De la salle à la classe. Son principe, comme son nom ne l'indique pas forcément, est de rendre compte de la réception d'un film par les élèves, et de l'écart inévitable (et toujours intéressant) entre les objectifs pédagogiques de l'enseignant et les bénéfices réels de la projection puis de l'exploitation de l'œuvre.Pour ce premier épisode on commencera par les ingrédients suivants : un film d'anticipation plutôt réussi, Les Fils de l'homme (en salles depuis le 18 octobre) ménageant ce qu'il faut de questionnements philosophiques au milieu d'une action trépidante ; un groupe d'élèves de Terminale générale (L, ES et S) réunis sur la base du volontariat pour une soirée-cinéma et un "café-philo" à bâtons rompus ; une enseignante de Philosophie, enfin, bien curieuse de la confrontation.Le décor est posé, voici donc quelques extraits en apéritif du texte de Claire Marin, et l'ensemble en téléchargement ci-dessous. Pour ne pas en rester là, celui-ci propose en complément une série de textes (Sénèque, Platon, Sartre, Deleuze…) qui permettront de nourrir et de poursuivre la réflexion entamée ici :Les espoirs pédagogiques"Le but de cette sortie extra-scolaire était d’amener les élèves à réfléchir par eux-mêmes, sans préparer le terrain en classe, sur un film d’anticipation qu’ils étaient susceptibles de voir "de leur plein gré". La question de la responsabilité éthique, politique, écologique de l’homme dans cette catastrophe que ce film présente, semblait offrir un point de départ intéressant à une analyse menée par les élèves, avec des interventions très limitées de l’enseignant."Après, à chaud"Les réactions des élèves à la sortie du film se focalisent sur quelques axes. D’abord le pessimisme de la représentation de cet avenir, qui les touche d’autant plus que le héros a l’âge qu’ils auront en 2027, moment où se déroule cette fiction. Ensuite la question du rôle des femmes, puisque le fils de l’homme est en fait une fille, mais aussi parce que la responsabilité de la stérilité pose problème.""Première constatation, le système d’images fonctionne en cercle fermé. Un film rappelle avant tout un autre film, et si possible du même genre : Le jour d’après, V comme Vendetta ou The Island. Les scènes de ghetto semblent appartenir définitivement à une autre époque, celle de la seconde guerre mondiale, un élève cite Le Pianiste. Pas de rapprochement spontané avec des camps de réfugiés tels qu’il en existe pourtant à notre époque, on pense par exemple à Sangatte."Café-ciné"Ceci dit, à part cette obsession sécuritaire, les prolongements des angoisses contemporaines dans ce film d’anticipation ne semblent pas forcément évidentes. La question notamment du statut des réfugiés n’apparaît pas à leurs yeux comme une question majeure de la situation d’aujourd’hui mais semble bien renvoyer à un temps déjà révolu. L’image de la barque n’évoque pas pour eux les afflux massifs de réfugiés africains sur les côtes italiennes, espagnoles ou maltaises. En en discutant, ils reconnaissent le parallèle, mais il n’est pas spontanément identifié."[Télécharger le document au format .pdf]

Zéro de conduite.net inaugure une nouvelle rubrique : De la salle à la classe. Son principe, comme son nom ne l'indique pas forcément, est de rendre compte de la réception d'un film par les élèves, et de l'écart inévitable (et toujours intéressant) entre les objectifs pédagogiques de l'enseignant et les bénéfices réels de la projection puis de l'exploitation de l'œuvre.Pour ce premier épisode on commencera par les ingrédients suivants : un film d'anticipation plutôt réussi, Les Fils de l'homme (en salles depuis le 18 octobre) ménageant ce qu'il faut de questionnements philosophiques au milieu d'une action trépidante ; un groupe d'élèves de Terminale générale (L, ES et S) réunis sur la base du volontariat pour une soirée-cinéma et un "café-philo" à bâtons rompus ; une enseignante de Philosophie, enfin, bien curieuse de la confrontation.Le décor est posé, voici donc quelques extraits en apéritif du texte de Claire Marin, et l'ensemble en téléchargement ci-dessous. Pour ne pas en rester là, celui-ci propose en complément une série de textes (Sénèque, Platon, Sartre, Deleuze…) qui permettront de nourrir et de poursuivre la réflexion entamée ici :Les espoirs pédagogiques"Le but de cette sortie extra-scolaire était d’amener les élèves à réfléchir par eux-mêmes, sans préparer le terrain en classe, sur un film d’anticipation qu’ils étaient susceptibles de voir "de leur plein gré". La question de la responsabilité éthique, politique, écologique de l’homme dans cette catastrophe que ce film présente, semblait offrir un point de départ intéressant à une analyse menée par les élèves, avec des interventions très limitées de l’enseignant."Après, à chaud"Les réactions des élèves à la sortie du film se focalisent sur quelques axes. D’abord le pessimisme de la représentation de cet avenir, qui les touche d’autant plus que le héros a l’âge qu’ils auront en 2027, moment où se déroule cette fiction. Ensuite la question du rôle des femmes, puisque le fils de l’homme est en fait une fille, mais aussi parce que la responsabilité de la stérilité pose problème.""Première constatation, le système d’images fonctionne en cercle fermé. Un film rappelle avant tout un autre film, et si possible du même genre : Le jour d’après, V comme Vendetta ou The Island. Les scènes de ghetto semblent appartenir définitivement à une autre époque, celle de la seconde guerre mondiale, un élève cite Le Pianiste. Pas de rapprochement spontané avec des camps de réfugiés tels qu’il en existe pourtant à notre époque, on pense par exemple à Sangatte."Café-ciné"Ceci dit, à part cette obsession sécuritaire, les prolongements des angoisses contemporaines dans ce film d’anticipation ne semblent pas forcément évidentes. La question notamment du statut des réfugiés n’apparaît pas à leurs yeux comme une question majeure de la situation d’aujourd’hui mais semble bien renvoyer à un temps déjà révolu. L’image de la barque n’évoque pas pour eux les afflux massifs de réfugiés africains sur les côtes italiennes, espagnoles ou maltaises. En en discutant, ils reconnaissent le parallèle, mais il n’est pas spontanément identifié."[Télécharger le document au format .pdf]