2012©Sony Pictures

2012 : le plaisir de se faire peur

Critique
de Roland Emmerich
158 minutes 2009

Ainsi donc le calendrier maya prendrait fin en 2012, et notre monde avec…

Que ce soit dans les salles (le film fait un tabac aux Etats-Unis comme en France) ou sur internet (une kyrielle de sites reprend ses prédictions apocalyptiques), le monde entier joue à se faire peur avec 2012 de Roland Emmerich ; le monde entier, à commencer par le public le plus friand de ce genre, les adolescents. L’avalanche de questions qui lui étaient envoyées a ainsi conduit la NASA à mettre en ligne une page démontant point par point les allégations du film ("le calendrier maya s’arrête certes au 21/12/2012, mais comme votre calendrier s’arrête chaque année au 31 décembre, pour mieux reprendre ensuite…")
Si le film en lui-même, véritable best-of de toutes les catastrophes possibles (écroulements, éruptions, tremblements de terre, tsunamis) au prix d’une nouvelle surenchère d’effets spéciaux, ne présente pas plus d’intérêt que ses prédecesseurs, il pourra être évoqué au détour d’une discussion en classe. C’est l’occasion ainsi de faire s’interroger les élèves sur leur goût (et celui du public) pour ces films dits "catastrophes" et les prédictions apocalyptiques. On pourra s’appuyer sur le dossier du mois du magazine Philosophies magazine ("A-t-on raison d’avoir peur ?"), encore en kiosques, et sur la vidéo d'une discussion entre les philosophes Jean-Pierre Dupuy et Dominique Lecourt. Le second y analyse ainsi ces films catastrophe comme une manière, dans des sociétés de plus en plus marquées par l’individualisme, de reconstituer de manière fantasmatique une communauté humaine, face à un danger qui la dépasse. Les deux s’accordent en tout cas à déplorer le manque de culture scientifique de nos concitoyens, qui fait le lit de tous les fantasmes…
On pourra aussi s’appuyer sur les présupposés du film pour quelques mises au point scientifiques, un peu à la manière du dossier pédagogique édité par le CNDP en partenariat avec le "Mois très très spatial" de la chaîne Ciné-Cinémas (pistes pédagogiques autour des films suivants : Le Voyage dans la lune de Georges Méliès, 1902, La Planète des tempêtes de Pavel Klushantsev, 1962, Deep Impact de Mimi Leder, 1998, Sunshine de Danny Boyle, Opération Lune de William Karel, 2002).