En attendant les hirondelles : one, two, three, l’Algérie

Critique

En attendant les hirondelles : one, two, three, l’Algérie

Il est tout d’abord réconfortant d’avoir dans le plus grand festival du monde des nouvelles d’un cinéma que la guerre civile avait quasiment chassé des écrans : d’entendre cet idiome mâtiné de quelques mots de français, de voir ces paysages si longtemps absents des écrans (comme le faisait remarquer l'historien Benjamin Stora, la plupart des films français sur la Guerre d’Algérie ont été tournés hors du pays).

Il n’y a pour le reste pas de quoi se réjouir du tableau de l’Algérie que dresse, pour son premier film, le français Karim Moussaoui. Sur le mode "marabout-bout de ficelle" du passage de témoin, le cinéaste orchestre trois récits qui se succèdent et parfois s’entremêlent : un architecte coupable de non-assistance à personne en danger, une jeune femme acceptant un mariage de raison, un médecin rattrapé par son passé durant la sale guerre… Il construit ainsi, par touches impressionnistes le portrait d’un pays qui attend encore ses "hirondelles", autrement dit qui n’a pas encore connu son printemps démocratique à l’instar du voisin tunisien… À travers ces personnages jeunes et moins jeunes on peut lire la corruption endémique, la domination patriarcale ou les cicatrices de l’histoire (ici en l’occurence de la guerre civile des années quatre-vingt). Mais on sent surtout la sclérose d’une société bloquée, qui décourage toute ambition, tout désir (c’est ainsi que ), tout élan de solidarité… La mise en scène fluide et élégante de Karim Moussaoui, magnifiée par les accords d’une cantate de J.S. Bach, entoure les personnages de son empathie. Mais malgré quelques embardées musicales bienvenues, le film s’en tient trop sagement à l’épure et à l’inachèvement pour susciter mieux qu’un intérêt poli…

Critique

Il est tout d’abord réconfortant d’avoir dans le plus grand festival du monde des nouvelles d’un cinéma que la guerre civile avait quasiment chassé des écrans : d’entendre cet idiome mâtiné de quelques mots de français, de voir ces paysages si longtemps absents des écrans (comme le faisait remarquer l'historien Benjamin Stora, la plupart des films français sur la Guerre d’Algérie ont été tournés hors du pays).

Il n’y a pour le reste pas de quoi se réjouir du tableau de l’Algérie que dresse, pour son premier film, le français Karim Moussaoui. Sur le mode "marabout-bout de ficelle" du passage de témoin, le cinéaste orchestre trois récits qui se succèdent et parfois s’entremêlent : un architecte coupable de non-assistance à personne en danger, une jeune femme acceptant un mariage de raison, un médecin rattrapé par son passé durant la sale guerre… Il construit ainsi, par touches impressionnistes le portrait d’un pays qui attend encore ses "hirondelles", autrement dit qui n’a pas encore connu son printemps démocratique à l’instar du voisin tunisien… À travers ces personnages jeunes et moins jeunes on peut lire la corruption endémique, la domination patriarcale ou les cicatrices de l’histoire (ici en l’occurence de la guerre civile des années quatre-vingt). Mais on sent surtout la sclérose d’une société bloquée, qui décourage toute ambition, tout désir (c’est ainsi que ), tout élan de solidarité… La mise en scène fluide et élégante de Karim Moussaoui, magnifiée par les accords d’une cantate de J.S. Bach, entoure les personnages de son empathie. Mais malgré quelques embardées musicales bienvenues, le film s’en tient trop sagement à l’épure et à l’inachèvement pour susciter mieux qu’un intérêt poli…